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26 juillet 2009 7 26 /07 /juillet /2009 12:41

Le cours d’ECR doit rester obligatoire : l’Enseignement ne relève pas des seuls citoyens mais aussi de l’Etat, dans un souci d’émancipation de tous. Il devra pourtant être repensé en profondeur. En effet, excepté au cours d’histoire, la religion n’a rien à faire à l’école, qui n’a pas vocation à évangéliser. Idéalement, elle devrait être confinée au sein de la famille et dans les lieux de culte, mais on en est encore loin !

Ce cours constitue une étape intermédiaire nécessaire.

 

Découvrir d’autres religions, avec autant de détails, jette la confusion dans l’esprit des enfants et, par comparaison, cela ne peut que renforcer la religion traditionnelle et majoritaire.

Les évêques l’ont bien compris ! C’est même, à mes yeux, le but hypocrite de ce cours : tenter de compenser le déclin du catholicisme, la déconfessionnalisation et la laïcisation croissantes de la société … Initialement, en effet, il devait être fait mention de l’existence de conceptions non religieuses. C’était un minimum, par simple honnêteté intellectuelle. Or actuellement, même la mention de l’athéisme est supprimée ! c.q.f.d !

 

Les parents catholiques qui, au nom de leur liberté de conscience et de choix, demandent que ce cours soit optionnel, sont-ils bien conscients de leur responsabilité morale ?

Ils s’arrogent le droit d’imposer leur propre croyance à leurs enfants, comme si toute autre option, agnostique ou athée par exemple, était impensable, voire une abomination !

Comme si, plus tard, le « libre choix » de leur enfants n’allait pas en être influencé !

 

A notre époque de pluralité des cultures et des convictions, la liberté de croire OU de ne pas croire ne peut plus être contestée. Mais elle reste souvent compromise, à des degrés divers, par l’imprégnation de l’éducation religieuse familiale, forcément affective puisque fondée sur l’exemple et la confiance envers les parents, et confortée par l’influence d’un milieu culturel unilatéral puisqu’il exclut toute alternative laïque non aliénante.

L’éducation coranique (c’est un fait sociologique) en témoigne hélas à 99,99 % …

 

Cela s’explique : dès 1966, le psychologue-chanoine Antoine VERGOTE, alors professeur à l’Université catholique de Louvain, a montré, sans doute à son grand dam, qu’en l’absence d’éducation religieuse, la foi n’apparaît  PAS spontanément, et que la religiosité à l’âge adulte en dépend (et donc aussi, comme mécanisme de défense, la capacité du seul néocortex humain à imaginer un « Père » protecteur, substitutif et anthropomorphique).

 

 Par ailleurs, des neurophysiologistes ont constaté que chez le petit enfant, alors que les hippocampes (centres de la mémoire explicite) sont encore immatures, les amygdales (centres de la peur, et donc pas celles de la gorge mais du cerveau émotionnel) sont déjà capables, dès l’âge de 2 ou 3 ans, de stocker des souvenirs inconscients (donc notamment ceux des prières, des cérémonies, des comportements religieux des parents, …, sans doute reproduits via les neurones-miroirs du cortex pariétal inférieur.

 

Ces « traces » neuronales sont indélébiles : l’ IRM fonctionnelle confirme que le cortex préfrontal et donc aussi bien l’esprit critique que le libre arbitre ultérieurs s’en trouvent anesthésiés à des degrés divers, indépendamment de l’intelligence et de l’intellect, du moins dès qu’il est question de religion.

 

Dans un souci de réduire les inégalités socioculturelles, l’école, via le cours d’ECR, devrait donc compenser l’influence des parents, certes légitime et constitutionnelle mais unilatérale, - ne leur en déplaise ! - par une DOUBLE information minimale, objective et non prosélyte : d’une part, au cours d'histoire, sur le « fait religieux » (certes « l’amour du prochain », mais aussi la soumission inhérente et commune à toutes les religions, la part de responsabilité des trois religions monothéistes dans l’origine de l’intolérance, de la violence et des guerres, …), ET d’autre part, sur le « fait laïque » (l’humanisme laïque, ses principes de libre examen, d’esprit critique, d’autonomie et de responsabilité individuelle, ses valeurs universalisables - puisque bénéfiques à tous, telles que le respect de la dignité humaine -, ses options, ses objectifs, la spiritualité laïque, …, actuellement occultés).

 

Cela permettrait enfin à chacun de choisir ses convictions philosophiques OU religieuses en connaissance de cause, aussi librement que possible, d’accepter la différence enrichissante de l’autre et de tendre ainsi vers une réelle citoyenneté, fondée un meilleur « vivre ensemble ». Quel que soit le jugement de Drummondville, vivement un débat tous azimuts à ce sujet !

 

Michel THYS Waterloo en Belgique. michelthys@base.be
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