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26 juillet 2009 7 26 /07 /juillet /2009 10:22

Ma réaction à un article de Humeur humaniste, du 24.07.09 :

Réformer l’islam, une nécessité pressante.

 

Excellent article : il résume les idées de Mahmoud Mohamed Taha et d’Abdelmajid Charfi, il réalise une critique réaliste et lucide de l’islam et il fait entrevoir une possible évolution  des mentalités musulmanes, via la jeune génération. Mais il faudra sans doute trois ou quatre générations, si l’on y parvient jamais, car le noeud du problème, c’est évidemment que l’islam impose la soumission, bien plus que toute autre religion.

 

L’homme n’est pas seulement « soumis à l’influence de son inconscient (…) », mais aussi et surtout à son environnement religieux et culturel. Outre « la biotechnologie et la génétique », ce sont  toutes les neurosciences qui tendent à faire comprendre les motivations de la foi et sa fréquente persistance.

Une approche holiste (psycho-neuro-physio-génético-éducative) du phénomène religieux, et de l’islam en particulier, pourrait, à mes yeux, contribuer à accélérer la réforme de cette religion.

 

Par exemple en interprétant le fait sociologique selon lequel la liberté de croire ou de ne pas croire est généralement compromise, à des degrés divers, d’abord par l’imprégnation de l’éducation religieuse familiale précoce, forcément affective puisque fondée sur l'exemple et la confiance envers les parents, et ensuite par l’influence d'un milieu éducatif croyant, excluant toute autre religion ou toute alternative humaniste non aliénante.

L'éducation coranique, exemple extrême, en témoigne hélas à 99,99 %, la soumission y étant totale. Les neurosciences tendent, me semble-t-il, à confirmer cette imprégnation :

 

-  Richard DAWKINS estime que la soumission est génétique : déjà du temps des premiers hominidés, le petit de l'homme n'aurait jamais pu survivre si l'évolution n'avait pas pourvu son cerveau tout à fait immature de gènes le rendant totalement soumis à ses parents (et donc plus tard à un dieu).

 

-  Dès 1966, le psychologue-chanoine Antoine VERGOTE, alors professeur à l'Université catholique de Louvain, a constaté (son successeur actuel Vassilis SAROGLOU le confirme)  qu'en l'absence d'éducation religieuse, la foi n'apparaît pas spontanément, et aussi que la religiosité à l'âge adulte en dépend (et donc l'aptitude à imaginer un "Père" protecteur, substitutif et anthropomorphique (cf Freud !), fût-il "authentique, épuré, Présence Opérante du Tout-Autre" ...).

 

Des neurophysiologistes ont constaté que les hippocampes (centres de la mémoire explicite) sont encore immatures à l’âge de 2 ou 3 ans, mais que les amygdales (du cerveau émotionnel), elles, sont déjà capables de stocker des souvenirs inconscients. Donc aussi les comportements religieux, puis les inquiétudes métaphysiques des parents, sans doute reproduits via les neurones-miroirs du cortex pariétal inférieur. L'IRM fonctionnelle suggère que le cerveau rationnel, le cortex préfrontal et donc aussi bien l'esprit critique que le libre arbitre ultérieurs s'en trouvent anesthésiés, à des degrés divers, indépendamment de l'intelligence et de l'intellect, du moins dès qu'il est question de religion. Ce qui expliquerait l’imperméabilité des croyants à toute argumentation rationnelle ou scientifique, et donc la difficulté, voire l'impossibilité de remettre leur foi en question, sans doute pour ne pas se déstabiliser (cf le pasteur évangéliste Philippe HUBINON, à la RTBF : « S’il n’y a pas eu « Création », tout le reste s’écroule … ! » …

 

N'est-il pas logique et légitime dès lors que certains athées, comme Richard DAWKINS, ou agnostiques comme Henri LABORIT, au risque de paraître intolérants, perçoivent l'éducation religieuse, bien qu'a priori sincère et de bonne foi, comme une malhonnêteté intellectuelle et morale ? Henri LABORIT a écrit : «  Je suis effrayé par les automatismes qu'il est possible de créer à son insu dans le système nerveux d'un enfant. Il lui faudra, dans sa vie d'adulte, une chance exceptionnelle pour s'en détacher, s'il y parvient jamais.(...) Vous n'êtes pas libre du milieu où vous êtes né, ni de tous les automatismes qu'on a introduits dans votre cerveau, et, finalement, c'est une illusion, la liberté !".

 

La liberté de conscience et de religion, et en particulier celle de croire ou de ne pas croire seraient plus effectives que symboliques si l’on s’orientait enfin vers un système éducatif pluraliste proposant à tous une information minimale, progressive, objective et non prosélyte sur les différentes options religieuses ET sur les options laïques actuellement occultées. L’école compenserait ainsi l’influence familiale, certes légitime mais unilatérale et donc communautariste.

 

Loin de vouloir simplifier ou réduire la complexité du psychisme humain, et en particulier le phénomène religieux, à des facteurs psycho-neuro-physio-génético-éducatifs, n'est-il pas légitime de compléter son approche traditionnelle (philosophique, métaphysique, théologique, anthropologique, …) par une approche neuroscientifique ?  Bien qu'encore très partielle, elle vise en effet à mieux comprendre l'origine et la fréquente persistance de la foi et donc à permettre à chacun de choisir, en connaissance de cause, aussi librement et tardivement que possible, ses convictions philosophiques OU religieuses ?

 

Certes les neurosciences ne démontrent pas l’inexistence de "Dieu" (aucune inexistence n’est  démontrable), mais elles tendent à démontrer son existence imaginaire et donc illusoire.

Le droit de croire n’en restera pas moins légitime et respectable, a fortiori si cette option a été choisie plutôt qu’imposée. Désolé d’avoir été aussi long, mais le sujet est complexe … !

 

Cordialement,

 

Michel THYS à Waterloo     michelthys@base.be     http://michel.thys.over-blog.org

 

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