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26 juillet 2009 7 26 /07 /juillet /2009 13:35

Publié par  L’Alsace.fr le 21.07.09

 

Imposer le célibat, c’est bafouer la liberté individuelle et la dignité humaine ! par Michel THYS.

 

A mes yeux, les prêtres n’ont pas librement choisi de faire « vœu » de chasteté. Quoi qu’ils en pensent, ils n’ont d'ailleurs pas non plus décidé librement de devenir prêtre, ni même de croire en « Dieu », et bien évidemment, ils  n’ont pas eu la possibilité de changer de religion, et moins encore de choisir le déisme, ou l’incroyance, ou l’agnosticisme, ou l’athéisme, conformément à l’article 18 de la Déclaration Universelle des Droits Humains de 1948  :  "Toute personne a droit à la liberté de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ’(...)".

L'obligation du célibat bafoue donc aussi bien cette Déclaration que la Constitution : les libertés de conscience et de religion, en l'absence d'un système éducatif qui garantisse leur émergence, sont  plus symboliques qu'effectives ...

 

C'est pourtant un fait sociologique : la liberté de croire ou de ne pas croire est compromise, à des degrés divers, par l’imprégnation de l’éducation religieuse familiale précoce, forcément affective puisque fondée sur l'exemple et la confiance envers les parents, ainsi que par l'influence d'un milieu culturel excluant toute alternative humaniste non aliénante, et n'est-elle donc pas plus symbolique qu'effective.

 

L'éducation coranique, exemple extrême, en témoigne à 99,99 %, la soumission y étant totale Celle-ci  serait génétique, selon Richard DAWKINS : il estime que, déjà du temps des premiers hominidés, le petit de l'homme, du fait de son cerveau tout à fait immature, n'aurait jamais pu survivre si l'évolution ne l'avait pas pourvu de gènes le rendant totalement soumis à ses parents (et donc plus tard à un dieu ).

 

Dès 1966, le psychologue-chanoine Antoine VERGOTE, alors professeur à l'Université catholique de Louvain, a montré qu'en l'absence d'éducation religieuse, la foi n'apparaît pas spontanément, et aussi que la religiosité à l'âge adulte en dépend ( et donc l'aptitude à imaginer un "père" protecteur, substitutif et anthropomorphique, fût-il "Présence Opérante du Tout-Autre" ...).

 

D'autre part, des neurophysiologistes ont établi (je simplifie...) qu'avant les hippocampes (centres de la mémoire explicite), les amygdales (pas celles de la gorge mais du cerveau émotionnel ! ) sont déjà capables, dès l'âge de 2 ou 3 ans, de stocker des souvenirs inconscients, tels que les comportements religieux, puis les inquiétudes métaphysiques des parents, sans doute reproduits via les neurones-miroirs du cortex pariétal inférieur.

 

Ces chercheurs ont constaté, par l'IRM fonctionnelle, que le cortex préfrontal et donc aussi bien l'esprit critique que le libre arbitre ultérieurs s'en trouvent anesthésiés, à des degrés divers, indépendamment de l'intelligence et de l'intellect, du moins dès qu'il est question de religion (ce qui expliquerait la difficulté, voire l'impossibilité, pour bien des croyants, de remettre leur foi en question et leur fréquent besoin de prosélytisme).

 

N'est-il pas logique et légitime dès lors que certains athées, comme Richard DAWKINS, ou agnostiques comme Henri LABORIT, au risque de paraître intolérants, perçoivent l'éducation religieuse, bien qu'a priori sincère et de bonne foi, comme une malhonnêteté intellectuelle et morale ? Henri LABORIT a écrit : «  Je suis effrayé par les automatismes qu'il est possible de créer à son insu dans le système nerveux d'un enfant. Il lui faudra, dans sa vie d'adulte, une chance exceptionnelle pour s'en détacher, s'il y parvient jamais.(...) Vous n'êtes pas libre du milieu où vous êtes né, ni de tous les automatismes qu'on a introduits dans votre cerveau, et, finalement, c'est une illusion, la liberté !".

 

Loin de vouloir simplifier ou réduire la complexité du psychisme humain, et en particulier le phénomène religieux, à des facteurs psycho-neuro-physio-génético-éducatifs, n'est-il pas légitime de compléter son approche traditionnelle par une approche neuroscientifique, bien qu' encore très partielle, afin de mieux comprendre l'origine et la fréquente persistance de la foi et donc de permettre à chacun de choisir, en connaissance de cause, aussi librement et tardivement que possible, ses convictions philosophiques OU religieuses ?

 

Les religions sont évidemment opposées à une telle approche. Et pour cause : si les neurosciences ne démontrent pas l’inexistence de Dieu (pas plus que tout autre inexistence), elles tendent à démontrer son existence imaginaire et donc illusoire …

 

 

Michel THYS à Waterloo       michelthys@base.be              http://michel.thys.over-blog.org

 

 

Re-

 

En effet, mon texte est un peu long et difficile à lire, surtout quand les espaces prévus entre les paragraphes sont supprimés. Mais je peux résumer mon point de vue en une phrase :  les prêtres et les religieuses, quels que soient par ailleurs leur intelligence et leur intellect, sont les victimes bien involontaires d'un système éducatif et dogmatique d'un autre âge, et ils ont donc toute ma sympathie.

Michel THYS       http://michel.thys.over-blog.org

 

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