Pour ne pas trop me répéter, fût-ce en des termes un peu différents, j'évite de reproduire sur ce blog mes nombreuses réactions à des articles divers.
Mais je ferai une exeption à propos du livre de Jean SOLER « Qui est Dieu ? », commenté par Michel ONFRAY, accusés tous deux d'être antisémites (ce commentaire a été envoyé à plusieurs sites).
SOLER et ONFRAY ne sont pas antisémites ! En effet, à mes yeux, ce sont TOUTES les religions, du fait de leur prétention à détenir et à imposer leur Vérité exclusive, LE vrai dieu et LE vrai livre « sacré », qui sont à l'origine de l'intolérance, et donc de la violence. Je m'étonne que les philosophes actuels, dont Soler et Onfray, s'en tiennent à sa seule origine religieuse. Et je regrette d'ailleurs qu'ils s'appuient sur des textes, d'ailleurs manipulés au cours des siècles, dont les auteurs présupposent l'existence réelle de Dieu, ce préjugé constituant une pétition de principe.
Ces philosophes ne tiennent aucun compte des observations des psychologues, des criminologues et des neurophysiologistes qui incitent à penser que la croyance religieuse (aussi bien celle d'il y a plus de 2.000 ans que celle d'aujourd'hui, et au-delà de notre irrationalité atavique - animisme, superstitions, ... -, exploitée par les religions), a une origine exclusivement psychologique, éducative et culturelle, et que « Dieu » n'a plus qu'une existence subjective, imaginaire et donc illusoire.
Dans cette optique, tout le reste (les textes « sacrés », la philosophie, la théologie, les exégèses, etc.) n'est dès lors que « littérature » , un jeu de l'esprit, une réflexion sur les incertitudes de l'Histoire ...
Concernant l'origine de la violence :
Comme l'a montré le neurobiologiste Henri LABORIT, l'être humain, comme tous les mammifères en présence d'un danger de mort ou d'une menace, est d'abord régi par son cerveau "reptilien" qui l'incite à la fuite, ou à l'agression (ou à l'inhibition s'il "fait le mort"). Nous possédons toujours ce cerveau primitif, même s'il est compensé par le cerveau émotionnel et par le cerveau rationnel, en interactions constantes, mais en équilibre instable.
Si l’on excepte l’influence de certaines tumeurs cérébrales et celle des carences éducatives, voire de violences parentales non récupérées, et si l’on se place dans une approche génétique et neurophysiologique, l'animal humain, placé dans un certain contexte éducatif, culturel, affectif, hormonal, ..., a fortiori s'il a été endoctriné, reste virtuellement capable de haine et de violence.
L’Histoire confirme abondamment la piètre aptitude des religions et des idéologies politiques à développer une conscience morale autonome et le respect de la dignité humaine. Elle témoigne au contraire de leur remarquable aptitude à inciter, dès l’enfance, à la soumission, terreau favorable à un endoctrinement religieux ou idéologique.
Je pense même que l'absence totale de respect de la vie humaine du nazisme et du stalinisme n'est pas due à leur idéologie politique soi-disant athée, mais d'une part, à la croyance religieuse initiale et à la volonté de domination d'Hitler et de Staline, et d'autre part, à la soumission religieuse de ceux qu'ils ont endoctrinés.
Michel THYS